Julia GRANDPERRET
Photographe

Julia a réalisé les portraits des talents soutenus par Porosus en 2020.

Quel est votre parcours artistique ?
A 18 ans mon père m’a offert son vieux Nikon FA. J’ai alors commencé à photographier mes proches, mes voyages, mon environnement, les éléments… Des collaborations et des rencontres, notamment avec des musicien-n-e-s, m’ont permis d’enrichir et de professionnaliser ce lien avec la photographie, en parallèle de ma licence de droit. Une fois celle ci obtenue, j’ai commencé à travailler dans un studio photo, et à suivre une masterclass durant 6 mois avec la photographe Diana Lui. C’est le moment où je me suis décidé à faire de l’image mon métier. L’envie d’approfondir ma technique mais surtout de rechercher, d’explorer m’a poussée à passer les concours des écoles de photographie. Je sors tout juste d’un Bachelor de trois ans à l’Ecole de l’Image Gobelins. Au delà de l’aspect technique, j’ai pu approfondir mon écriture photographique en effectuant plusieurs séries, notamment une me tenant à cœur : Dourgas une série documentaire traitant de la résilience et de la guérison, effectué avec le Women Safe Institute.

Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
Les métiers de l’image sont en pleine mutation. Entre les réseaux sociaux, les avancées technologiques démentielles telles que la 3D, les effets spéciaux, etc, la photographie et plus généralement l’image est un secteur qui se re paramètre en permanence. Cela demande de rester bien droit dans ses bottes, de garder le cap tout en faisant preuve de souplesse ! Un gros travail d’équilibre et d’adaptation. De confiance aussi. Le flot perpétuel d’images produites peut parfois démystifier mon rapport à la photographie mais rien ne vaut cette sensation de réconfort, de joie intense, lorsqu’on arrive à capturer un moment imperceptible, fugace, de beauté. La rencontre qui en découle est toute aussi précieuse ; cette relation si singulière avec la personne photographiée, la nécessité de trouver la bonne place, les bons mots et d’accueillir l’autre.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
C’est dur à dire, étant donné qu’en ce moment il est dur de se projeter à plus de quelques semaines ! Mais dans 5 ou 10 ans j’aimerais avoir trouvé le juste dosage entre les travaux alimentaires, commerciaux et mes projets personnels, mes séries documentaires, ancrés dans une démarche plus collective. Mon souhait est aussi d’approfondir la vidéo, réaliser des images a été une grande découverte pour moi aux Gobelins et c’est un domaine que j’aimerais plus grandement explorer.

 

Interview réalisée en 2020
Photographie : Julia Grandperret