Roman DOPOURIDIS et Thomas BLUMENTHAL
Réalisateurs

Thomas et Roman ont reçu une aide à l'écriture pour leur prochain court métrage.

Portrait de Thomas Blumenthal
Quel est votre parcours artistique ?
Mon parcours artistique a en réalité commencé assez tôt. Des l’âge de 8 ans, mon père m’a emmené au Festival de Cannes et j’ai vite côtoyé la folie du cinéma français. Mon père a produit 30 longs métrages et il m’a donc fait baigner dans ce milieu très tôt. Je n’ai jamais voulu qu’il m’aide pour trouver des rôles mais il m’a énormément conseillé et surtout donné l’envie. Depuis très jeune, je prends des cours de théâtre, j’ai fait partie de la fameuse compagnie des sales gosses, une compagnie d’enfants comédiens, avec laquelle  j’ai tourné dans toute la France et passé des moments fabuleux. Je me suis fait repérer dans cette compagnie où j’ai ensuite été repéré par une directrice de casting qui m’a fait passé des essais pour « Les Choristes », mon premier rôle au cinéma. Je n’ai plus arrêté depuis, avec bien sûr des périodes de creux, mais le jour où j ai mis les pieds sur un plateau, je me suis dit que ce métier était fait pour moi. J’ai ensuite joué dans quelques téléfilms puis j’ai décroché mon premier grand rôle au cinéma avec « La crème de la crème » qui reste aujourd’hui mon plus grand souvenir de tournage. J’ai ensuite rencontré Roman, nous sommes devenus très proches et  avons  co-écrit et co-réalisé notre premier court métrage : « La Tortue». J’ai, cette année, deux beaux projets en tant qu’acteur et je travaille à la réalisation de mon premier court métrage que j’ai écrit pour un acteur très connu avec qui j’avais envie de travailler. Nous travaillons, par ailleurs, avec Roman, à l’adaptation du long métrage « La Tortue». Nous avons longtemps hésité mais beaucoup de gens nous l’ont réclamé alors nous avons décidé de le faire.

Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
Mon regard sur ce métier est assez spécial car je l’ai vécu par l’intermédiaire de mon père qui très tôt m’a fait côtoyer les avant-premières, les tournages, etc. Je reste persuadé que comédien est le meilleur métier du monde, même s’il faut s’en méfier. Si vous avez du talent, faites les choses dans votre coin, vous surprendrez les gens. Je pense qu'ils aiment le mystère et qu’il faut le cultiver. J’ai en réalité assez peu d’amis dans ce milieu mais, ceux qui le sont le sont vraiment. Quand vous faites un tournage pendant deux mois, vous créez des rapports très puissants comme dans très peu d’endroits. Un plateau, c’est une  sensation assez unique et puis d’un coup vous n’avez plus de nouvelles de ces personnes, c’est très bizarre et cela peut être très douloureux. Il faut donc apprendre de tout cela, se protéger et se renforcer. Ma devise dans la vie, c’est être solide et j’essaye de l’appliquer de plus en plus. Etre comédien, c’est savoir gérer les périodes d’attente, celles où vous avez l’impression que personne ne vous désire. Et puis il y a des gens merveilleux avec qui vous nouez des liens indéfectibles. Les deux tournages que je vais prochainement faire sont réalisés par deux de mes meilleurs amis qui ont écrit des rôles sur mesure pour moi. Quoi de mieux que de se lever le matin pour aller jouer avec des vrais amis ! C’est une énergie tellement rassurante et qui pousse vraiment à la création !    

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Dans 5 ans : je pense que j’aurai 14 enfants, dans 14 pays différents. Ah oui, j’aimerais bien aussi avoir une énorme maison avec des murs en aquarium, pleins de poissons, et une pièce avec mes 10 oscars, mes 15 césars et toutes les mères de mes enfants. Non, je plaisante, je pense que dans 5 ans, je serai toujours le même imbécile mais plus apaisé.

Portrait de Roman Dopouridis
Quel est votre parcours artistique ?
J’ai fait une école de théâtre, ou j’ai rencontré Thomas. A l’époque nous avons écrit quelques sketchs ou petites saynètes. J’ai également donner des cours de théâtre ce qui m’a permis de mettre en scène des petites pièces. L’écriture est venue tardivement et s’est déclenchée avec la rencontre de Thomas. 

Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, il est de plus en plus facile de créer ses propres projets, mais paradoxalement il reste difficile de se professionnaliser à cause de la difficulté à obtenir des financements conséquents.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Pas de projection, j’essaye de vivre dans mon époque, au présent.

 

Interviews réalisées en 2017
Photographie : Antonin Amy-Menichetti