Louisa MERCIER
Régisseur-créateur

Louisa a reçu une bourse afin de l'aider à suivre ses études au Théâtre National de Strasbourg.

Quel est votre parcours artistique ?
Je suis actuellement étudiante en régie-création dans le groupe 45 à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg. J’ai toujours porté un intérêt au métier de créateur depuis de nombreuses années déjà. Etudiante durant 3 ans, dans l’atelier de scénographie, de la Haute Ecole des Arts du Rhin, à Strasbourg, la dimension créatrice a toujours été fortement présente à chaque étape de mon cheminement, comme à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Grenoble, entre autres. J’ai abordé déjà, petite, l’univers du spectacle vivant, au travers de dix années de danse au Conservatoire à Rayonnement Régional de Grenoble et ma fascination pour la scène et ses mécanismes a continué de s’affirmer au travers de mes projets d’avenir. La pratique de la danse à un rythme semi-professionnel, m’a apporté des valeurs, un regard et une sensibilité sur la création. La parole artistique, un choix de vie, que j’ai souhaité et désir poursuivre au TNS et bien au-delà dans ma vie professionnelle future.

Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
La nouveauté est un ressort puissant dans le monde de l’art, j’ai l’espoir de nouvelles formes et d’autres manières de penser et d’agir. Ma profession de régisseur, créateur lumière, ne se passe pas d’une réflexion plus large sur l’avenir du théâtre. C’est avant tout, cette démarche-là qui est intéressante. Je constate que l’une des caractéristiques de ma génération et la formation en collectifs, contre un système artistique pyramidal, mais avec une écriture « au plateau », ensemble pour une parole commune. Les nouvelles technologies et l’évolution des sociétés, influent directement la parole scénique et le métier de créateur dans le spectacle. Il est évidement, pour moi, qu’il faille « vivre le monde », pour ainsi mieux ancrer notre parole d’artiste, artiste technicien, régisseur-créateur…

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Se mettre « en danger », explorer d’autres contraintes artistiques, temporelles et techniques, est une ligne de conduite que je souhaiterai tenir. Aller à la rencontre d’autres univers, comme l’éclairage muséographique, est pour moi un but dans ces 10 prochaines années. Explorer des formes dans l’espace public et suivre des metteurs en scènes et chorégraphes de ma génération, c’est aussi par ces voix-là, que je souhaite mon avenir. Continuer à créer par la lumière, en autre, mettre mon travail à disposition d’une parole commune. J’imagine mes 10 premières années d’activités en mouvement, j’espère ne pas tomber dans un confort de réflexion sur le théâtre, la lumière, le travail de l’espace et du temps. Travailler pour plusieurs compagnies et différents milieux artistiques, c’est l’idée que je me fais de ma sortie d’école.

 

Interview réalisée en 2018
Photographie : Céline Anaya Gautier