Lina ALJIJAKLI
Peintre

Maral a reçu une aide à la création en partenariat avec l'Atelier des Artistes en Exil.

Quel est votre parcours artistique ? 
J’ai commencé le dessin, petite, puis j’ai fait une prépa artistique pour rentrer dans une école. J’ai débuté par des études de céramique et j’ai obtenu un diplôme en Syrie. J’ai eu ensuite un parcours de scénographe, je suis diplômée de scénographe de l’Institut d’art dramatique de Damas. Là-bas, j’ai participé à plusieurs expositions collectives (de céramique et de scénographie). J’ai travaillé aussi en tant que styliste et scénographe dans des théâtres et sur des tournages. En 2010, je suis venue en France, faire un Master d’études théâtrales. J’ai fait une exposition collective en Angleterre en 2011. Je n’ai pratiquement rien produit entre 2011 et 2017, je n’en n’avais ni la place ni la disponibilité. Cela a plutôt été un moment de recherche et de réflexion. En 2017, avec l’ouverture de l’atelier des artistes en exil, j’ai recommencé à créer. Depuis, j’ai exposé dans les vitrines du ministère de la Culture au Palais Royal et au Palais de la Porte Dorée, j’ai fabriqué des marionnettes pour un projet de film en stop-motion, continué dans la scénographie, réalisé des performances plastiques en public...

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur votre profession ?
Je suis encore dans une période de recherches, à collecter des informations, des actualités, des souvenirs… J’ai le sentiment d’être toujours en quête et d’avoir besoin de m’enrichir personnellement. Je vois en l’art un moyen d’éprouver mes questionnements personnels, de les exprimer. J’évolue en même temps que mon art, j’ai envie de croiser les arts que je maîtrise, j’ai envie de pouvoir croiser l’art et l’humanitaire. L’art est, pour moi, un outil d’expression, de préservation, la possibilité de rendre matérielles des choses immatérielles (un souvenir, un sentiment…). C’est quelque chose qui peut toucher tout le monde, même ceux qui ne le pratiquent pas. Je le fais dans un premier temps pour moi et ensuite pour le public.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ? 
J’attends des surprises de la vie. Les moments de création sont pour moi des surprises, j’ai hâte de voir quelles surprises me réserve la vie. Je ne dois surtout pas arrêter car je ne sais pas ce que je pourrai produire dans 10 ans.

 

Interview réalisée en 2018
Photographie : Céline Anaya Gautier