Isabelle CHAPUIS
Photographe
Isabelle réalise les portraits des talents soutenus par Porosus depuis novembre 2024.
Quel est votre parcours artistique ?
Je suis née en 1982 à Paris. Dès l’enfance, ma pratique de la danse et du dessin de modèle vivant oriente mon art vers le corps humain. Sortie en 2005 de Penninghen dont je suis diplômée en direction artistique, je fais le choix de la photographie comme moyen d’expression. Mon travail se déploie de la photographie plasticienne à la photographie thérapeutique. Ces deux dimensions se nourrissent et se renforcent l’une et l’autre. La curiosité pour notre manière d’être au monde est au cœur de mon travail. J’entreprends régulièrement de longs voyages qui constituent une source d’inspiration et de questionnement essentiel. Je remporte le Prix Picto en 2010. Deux ans plus tard, mon travail est primé par la Bourse du Talent et exposé à la Bibliothèque nationale de France François Mitterrand qui l’intègre dans son fonds photographique. Depuis, mon travail est régulièrement exposé dans les galeries et institutions, parmi lesquelles le festival des Rencontres d’Arles (2023), la Galerie Analix Forever (Genève, 2023), le festival Les Femmes s’exposent (Houlgate, 2023) la 110 Galerie (Paris, 2022), le Palais Galliera (Paris, 2018), le festival Planches Contact (Deauville, 2018), Le Grand Musée du Parfum (Paris, 2016), le Centre d’Art Contemporain du Château des Adhémar (Montélimar, 2016). Mon travail est également exposé aux Etats-Unis à l’Espace Snap (2015), ainsi qu’en Asie à la Biennale de photographie de Daegu (Corée du Sud, 2023), à la Galerie Paris 1839 (Hong Kong, 2016), au sein du mois Franco-Chinois de l’environnement (Chine, 2016) et au French May (Hong Kong, 2013). En 2022 Je publie mon premier livre Vivant, Le sacre du corps, présélectionné pour le Prix du livre d’auteur des Rencontres d’Arles et primé par le prix HiP. Je suis actuellement l’artiste associée à la saison 2024/25 de l’Opéra d’Avignon.
Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
Je cherche dans mon geste créatif à rendre compte de l’unité contenue dans chaque détail du vivant perceptible à nos sens. Depuis plusieurs années, en parallèle de la photographie plasticienne, cette posture d’écoute de ce qui cherche à se révéler m’a conduit à me former et à développer une pratique thérapeutique. En utilisant la photographie tel un support réflexif, ainsi qu’en offrant un regard amoureux aux formes du corps durcies par les événements de la vie, celles-ci trouvent l’espace pour se dissoudre, se renouveler. Une transformation se révèle possible, un peu plus proche de la vérité essentielle de l’Être.
Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Je me dirige vers une photo toujours plus plasticienne. Depuis quelques années je peins avec de la terre sur mes tirages photographiques. Aussi mes accompagnements se transforment petit à petit et s’étoffent d’autres approches thérapeutiques. Je travaille actuellement sur un format hybride de film photographique. Je trouve très riche de mélanger les médiums.
Interview réalisée en 2025
Photographie : Isabelle Chapuis