Emilie ALONSO
Golfeuse

Emilie a reçu une bourse pour financer sa participation aux compétitions internationales.

Quel est votre parcours sportif ?
Concernant mes plus belles victoires, j’ai eu la chance de remporter 2 fois de suite les championnats de France en match play ainsi que 2 fois le Trophée des Jeunes en Stroke Play. J’ai gagné le Doral Publix à Miami, les Internationaux d’Espagne Junior. J’ai fait partie de l’équipe de la Solheim Cup Junior en 2011. J’ai participé au Jeux Méditerranéens où j’ai terminé 3ème à -10 en gagnant une médaille de bronze en individuel et une médaille d’argent par équipe.
Voici mes principaux résultats individuels : 
- Plus de 35 sélections en Equipe de France
- Record sur le LET: plus jeune joueuse à passer le cut à l’Open de France à Arras
- Record du Parcours au Sherry Golf (Int Espagne)
- Remporte les Internationaux d’Espagne Junior
- Remporte le Doral Publix Junior Golf Classic
- Remporte le Trophée Todd Bowl au British Girls
- Remporte 2 fois le «Classic de Joyenval»
- Remporte 3 fois le Trophée «Jean Louis Jurion»
- Remporte les qualifications de l’»Orange Bowl» à Miami
- Remporte 2 fois les Championnats de France en Match Play
- Remporte 2 fois le Trophée des Jeunes
- Remporte les qualifications de la Golfer’s
- Remporte de nombreux Grand- Prix en France
- Finaliste aux Internationaux d’Espagne Dames en Match Play
- 2 ème aux Internationaux de France Dames
- 2 ème aux Internationaux d’Italie Dames
- Médaille de Bronze aux Jeux Méditerranéens
-  Top 4 au Skandia Open
Et mes résultats par équipe :
- Championne d’Europe Girls
- Championne d’Europe - de 16 ans
- Médaille d’Argent aux Jeux Méditerranéens

Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
Le golf est très particulier. On rêve que cette petite balle blanche va où on lui dit d’aller, qu’elle rentre dans le trou en faisant le tour du trou ou qu’elle rentre en cloche, ou directement, ou en dernier tour de roue…. On en devient « accro » ! Parfois, cela frise la folie ! Je me souviens d’un Par 3 en Ecosse ou le green était en île et entouré d’herbes de plus d’un mètre de hauteur. Mes 2 concurrentes touchent le green et se placent entre 3 et 5 mètres du drapeau. Ma balle, elle, décide, après un mauvais coup, de rester dans ces hautes herbes à 30 ou 40 mètres du green. Je joue mon deuxième coup, comme je peux, et la balle tombe dans le trou. Birdie ! Les autres font Par !  « Strange Game » !  Voilà ce qu’est le golf ! C'est un sport en expansion en France mais le golf féminin est peu reconnu malgré les exploits des françaises, à travers les époques, et ce depuis beaucoup plus longtemps que chez les hommes.
Pour ma part, j’ai commencé tardivement, comparativement à d’autres, mais je me suis entrainée de la même façon que lorsque je faisais du piano, ce qui m’a permis une progression fulgurante puisque je suis arrivée à avoir un index de -3,5 en deux ou trois ans. Le golf est une discipline très difficile qui demande beaucoup de temps mais surtout beaucoup de sacrifices et d’apprentissage sur soi-même. Le golf m’a appris à gérer mes émotions, non seulement sur le parcours et à l’entrainement, mais aussi dans la vie de tous les jours. Le golf peut être un sport frustrant car, malgré un travail assidu, nous pouvons échouer pour un instant d’inattention, un moment de déconcentration. Le travail des détails prend du temps et il est indispensable pour que le corps emmagasine toutes les routines. C’est une quête sans fin car lorsque l’on pense avoir touché le bon bout, il faut souvent revenir aux fondamentaux : grip, posture, alignement pour être sûr que la balle va partir correctement. Certains joueurs sont plus techniques que d’autres, certains préfèrent avoir des sensations plutôt qu’une pensée technique, etc ….Je pense que pour atteindre le haut niveau, cela ne peut se faire que sans une répétition intelligente. Quand on est petit, on a l’impression que l’on joue au golf contre les autres, car la majorité des tournois sont en match play, mais avec le temps le golf m’a appris que c’est un sport très individualiste. Au final, on veut tous terminer 1er et on se bat contre son propre jeu,  sa tête, ses propres émotions ! On n’a peu d’influence sur le jeu des autres et c’est toujours un retour sur soi. Je pense que le golf féminin a énormément de potentiel. Le niveau professionnel augmente énormément. Il faut être prêt mentalement à se voir professionnelle et à travailler comme une professionnelle pour y arriver. Le golf est une passion qui demande beaucoup de sacrifices (comme toutes les passions), beaucoup de connaissance sur ce sport et sur soi-même et de la patience car la petite balle blanche ne va pas toujours là où l’on voudrait qu’elle aille.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Au golf, il y a le court, le moyen et le long terme qui sont difficiles à définir.
Dans 5 ans, j’aimerais obtenir et maintenir ma carte sur le LET TOUR et le LPGA. Dans 10 ans, j ‘aimerais être dans le top 10 mondial et participer à la Solheim Cup. C’est le rêve que je veux réaliser ayant déjà goûté à cet évènement lorsque je me suis qualifié en 2011 pour la Junior Solheim Cup.  Et puis jouer les Jeux Olympiques et obtenir une médaille !

 

Interview réalisée en 2016
Photographie : Rémi Chapeaublanc